L'œuvre du mois

Le premier de chaque mois, le hall de l’hôtel de ville accueille une sélection des œuvres du musée municipal Ducastel-Vera.
Venez en apprendre davantage sur un tableau, une sculpture ou un objet d’art mis particulièrement à l’honneur ! 

Après avoir dédié la saison 2023/2024 aux artistes saint-germanois, la nouvelle saison 2024/2025 sera consacrée aux représentations de Saint-Germain-en-Laye.


Une notice détaillée accompagne chaque œuvre. Vous pouvez les consulter en cliquant sur les liens dans la colonne de droite ou bien les recevoir par courriel en adressant votre demande à musee.municipal@saintgermainenlaye.fr


Restauration du patrimoine muséal

Le musée vit au rythme d’un chantier des collections. Chaque exposition est également précédée par une campagne de restauration des œuvres.

Les sculptures en plâtre sont probablement les œuvres les plus difficiles à restaurer, en raison de l’extrême fragilité de ce matériau utilisé par les artistes pour les études préparatoires, les moulages et la transposition en métal ou en céramique.

Le cartel Moisy : l’art rocaille et vernis Martin

Cartel rocaille. XVIIIe siècle. Détail. État avant et après la restauration. Cl. Atelier Kopal]

Le cartel (horloge d’applique) réalisé sous Louis XV dans le plus pur style rocaille est l’un des joyaux méconnus de l’hôtel de ville. Le mécanisme du maître parisien Jean Moisy (1714-1782) est mis en scène dans un bâti de forme violonée recouvert de vernis Martin vert sur feuille d’argent avec profusion de fleurs de jardin, toutes différentes. Le bâti et le cul de lampe sont garnis de bronzes dorés.

Le temps passé a laissé ses marques et il a fallu pas moins de quatre restauratrices pour redonner au cartel son éclat d’antan : l’ébéniste Nelly Koenig de l’Atelier KoPal pour le bâti bois, la peintre en décor Anne Jacquin pour le vernis Martin, l’horlogère Leslie Villiaume (Paradoxe Horlogerie) pour le mécanisme et la restauratrice de céramiques et émaux Anaïs Braja (Atelier Braja) pour le cadran. La restauration a été possible grâce à l’aide du Département des Yvelines.

Le cartel a été inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du 21 février 2024. 


Jean Dampt, Leçon d’équitation de Louis XIV

Jean Dampt. Leçon d’équitation de Louis XIV - Plâtre patiné. Inv. 943.2.1. Cl. M. Bury.

Le musée municipal possède plusieurs plâtres, mais La Leçon d’équitation de Louis XIV est sans doute le plus spectaculaire. L’artiste, Jean Dampt, statuaire de Dijon, l’a offert au musée sur l’instigation probablement d’Aline Lauth-Bossert qui était son élève. Fortement encrassée, avec de nombreuses cassures et manques, son armature métallique visible et corrodée, la sculpture avait urgemment besoin d’une intervention.

L’opération a été menée par Manon Joubert et Agathe Houvet, restauratrices diplômées de l’école des Beaux-arts de Tours, habilitées Musées de France.


Édouard Detaille, Les lignards vont au feu

Édouard Detaille. Les lignards vont au feu. Fragment de La Bataille de Champigny. État avant et après restauration. 1880-1882. Huile sur toile. Inv. 950.8. Cl. M. Bury.

Le musée municipal conserve l’un des fragments de La bataille de Champigny, panorama peint par Édouard Detaille entre 1880 et 1882. Après son exposition à Paris et à Vienne, l’huile sur toile de 120 m de long sur 15 de haut a été découpée en 1892 pour créer 65 tableaux isolés, vendus aux enchères. Celui de Saint-Germain-en-Laye, intitulé Les Lignards vont au feu, figure sous le numéro 127 dans la vente de 1896. Défiguré par la crasse, le verni jaune et opaque, les coulures, les taches de peinture dorée, il revit véritablement après la restauration réalisée par Célia Lacaille et Nadège Jacobé-Wahl.


Les acquisitions

Le musée municipal conduit une politique d'enrichissement des collections en acquérant notamment les oeuvres en lien avec la Ville de Saint-Germain-en-Laye et Claude Debussy.

Fidèle à son histoire, il accepte également des donations et des legs des Saint-Germanois (plus d'informations ci-dessous).

Paul Vera et Pierre-Marie Poisson, L’Automne, encrier

Paul Vera et Pierre-Marie Poisson. L’Automne, encrier. Vers 1920. Bronze doré, verre, marbre noir. Inv. 2024.4.11. Cl. DR]

C’est à l’Académie Julian que Paul Vera fait connaissance de Jacqueline Hallion qui a un talent certain pour la peinture. En 1923 à la Madeleine, Jacqueline épouse Pierre Courtot, fils de l’ingénieur jurassien Louis Courtot, inventeur du chauffage central. Une amitié sincère s’installe entre Paul Vera et le jeune couple, mais aussi Marguerite Courtot, la sœur de Pierre. L’artiste aurait demandé sa main.

Grâce à la générosité de la famille Courtot, le musée a pu acquérir les œuvres que Paul Vera avait offertes à ses amis, ainsi qu’un petit groupe de lettres qu’il a écrites à Marguerite. L’encrier L’Automne est déjà présenté dans les salles des collections Vera.


Médailles de Claude Léon Mascaux

Claude Léon Mascaux. Ensemble de médailles. Bronze. Inv. 2024.12.1-6 et 2024.17.1. Cl. D. R.]

L’année des Jeux olympiques a permis au musée d’enrichir ses collections en achetant une série de médailles qui a valu à son créateur, Claude Léon Mascaux, la médaille de bronze aux Jeux olympiques 1924 à Paris, catégorie sculpture. Né à Saint-Germain-en-Laye en 1882, Mascaux s’est formé à l’Académie Julian avec Henri Bouchard et Paul Landowski. Après le succès de 1924, ses « médailles sportives » remportent le grand prix à l’Exposition internationale des Arts Décoratifs de 1925. Sans gravure au revers, les médailles achetées par le musée en vente publique proviennent du tirage original de 1924.


Aline Lauth-Bossert, La Mystérieuse

Aline Lauth-Bossert, La Mystérieuse,
1934, pierre, inv. 2023.5.1
Salon des Artistes français 1934,
no 753

La générosité des Amis du vieux Saint-Germain a permis l’acquisition pour le musée municipal d’une œuvre importante et rare. Il s’agit d’une sculpture représentant une jeune femme pensive et énigmatique, coiffée d’un voile et toute en souplesse, un véritable tour de force de l’artiste qui a dû composer avec la dureté de la pierre. L’auteur en est Aline Lauth-Bossert, statuaire saint-germanoise d’origine alsacienne, élève de Jean Dampt et amie d’Honoré Icard et de Maurice Denis.

Travaillant surtout les matériaux plus faciles, comme la terre cuite, le plâtre et le marbre, Aline Lauth-Bossert se révèle ici une vraie sculptrice, maniant habilement le ciseau, le rifloir et la lime.


François Bonvin, Souvenir des neuf routes

François Bonvin, Souvenir des neuf routes, 1874, huile sur bois, inv. 2023.10.1

François Bonvin, l’un des artistes saint-germanois les plus célèbres, s’est fait une spécialité dans la scène de genre, la nature morte et le portrait. Il n’a peint que quelques rares paysages longtemps avant son installation à Saint-Germain-en-Laye. Le musée municipal a été d’autant plus heureux de pouvoir acquérir en vente publique un petit tableau sur bois de Bonvin jusqu’alors connu grâce à une mauvaise photo et qui constitue très certainement la seule représentation de la forêt par l’artiste.

Dédiée à Louise Köhler, sa compagne et modèle, le Souvenir est un ajout précieux au petit ensemble d’œuvres de Bonvin conservé au musée municipal Ducastel-Vera.


Les prêts

Hommage au Monument à Debussy à Roubaix

Jan et Joël Martel. Debussy au piano. 1932. Terre cuite. Inv. 2021.5.1. Cl. M. Bury.

Ce printemps 2024, La Piscine, musée d’art et d’industrie de Roubaix, s’associe à la villa Cavrois pour rendre hommage aux sculpteurs Jan et Joël Martel. Frères jumeaux, nés en 1896 et morts la même année, en 1966, les Martel sont parmi les plus importants artistes de l’Art déco. En 1919, le comité Debussy présidé par Maurice Denis et Gabriel Astruc, les choisit pour ériger un monument au compositeur à Saint-Germain-en-Laye. La décision est finalement prise d’élever leur œuvre à Paris et de créer un monument moins imposant pour Saint-Germain-en-Laye dont l’auteur sera Aristide Maillol. Ils sont inaugurés à un an d’intervalle, en 1932 et 1933.

Le musée municipal Ducastel-Vera prête la médaille commémorative de ces inaugurations au retentissement international, et surtout trois œuvres des Martel : deux dessins préparatoires et  une plaque en terre cuite qui reprend le bas-relief du revers du monument parisien.


L’Escamoteur au Louvre du 16 octobre 2024 au 3 février 2025

Entourage de Jérôme Bosch. L’Escamoteur. Vers 1515-1520. Huile sur bois. Inv. 872.1.87

Après un voyage à Châlons-en-Champagne, l’Escamoteur découvre les cimaises du Louvre pour une exposition temporaire consacrée à un sujet inédit : « Figures de fou. Du Moyen Âge aux romantiques ». Les figures de fou ou de bouffon foisonnent dans l’univers visuel du XIIIe au XVIe siècle : manuscrits enluminés, gravures, tapisseries, peintures, sculptures. Dans notre tableau, c’est le petit chien qui porte les vêtements typiques d’un bouffon.

Mais quel est son rôle ? Réponse au Louvre, dans l’espace du hall Napoléon entièrement rénové.


La Princesse dans la tour parmi les chefs-d’œuvre au musée départemental Maurice-Denis jusqu’à septembre 2025

Maurice Denis. La Princesse dans la tour. 1914. Huile sur toile. Inv. 936.1.1. Cl. Musée Maurice-Denis.]

Le terme « chef-d’œuvre » désigne une œuvre accomplie en son genre, parfaite dans son rendu, issue de la maîtrise de l’artiste ou de l’artisan, et souvent couplée à une imagination remarquable. L’exposition du musée Maurice-Denis est conçue comme un florilège d’une centaine de peintures et de sculptures par Denis, mais également par d’autres artistes Nabis. Acquise par le musée en 1936 grâce à la générosité des Amis du Vieux Saint-Germain, La Princesse dans la tour y trouve très naturellement sa place.

Retrouvez-la également dans la biographie de Maurice Denis en bande dessinée parue chez Silvana (Maurice Denis. Une vie d’artiste, Silvana, 2024).